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Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/413

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trême chaud ni l’extrême froid 1. Les qualités exces sives nous 2 sont ennemies, et non pas sensibles 8 : nous ne les sentons plus, nous les souffrons. Trop de jeunesse et trop de vieillesse 4 empêchent l’esprit 6, trop et trop peu d’instruction 6 ; enfin les choses ex trêmes 7 sont pour nous 8 comme si elles n’étaient point, et nous ne sommes point à leur égard : elles nous échappent, ou nous à elles.

Voilà notre état véritable ; c’est ce qui nous rend incapables de savoir 9 certainement et d’ignorer ab solument. Nous 10 voguons sur un milieu vaste, tou jours incertains et flottants, poussés d’un 11 bout vers l’autre. 1 2 Quelque * 3 terme où nous pensions nous atta cher et nous affermir, il branle 1 * et nous quitte 15 ; et


i. « L’extrême froideur et l’extrême chaleur cuisent et rostissent. » (Mont., I, 54.)

2. [Blessent plus que nous.]

3. [Nous les souffrons, nous ne les sentons plus.] l\. [Gâtent.]

5. Port-Royal ajoute : « trop et trop peu de nourriture troublent ses actions’, trop et trop peu d’instruction l’abêtissent ».

6. « Si c’est un enfant qui luge, il ne sçait que c’est ; si c’est un sçavant, il est préoccupé… La fin et le commencement de science se tiennent en pareille bestise. » (Mont., Apol.)

7. « Les extremitez de nostre perquisition lumbent toutes en esblouïssement. » (Ibid.~)

8. [Insensibles.]

9. [Absolument.]

10. [Sommes toujours.]

11. [Côté et d’autre sans jamais rien avoir où nous prendre ni d’un ni d’autre côté.]

12. À la page 356 du manuscrit. i3. [Fin que nous.]

ih. [Et s’enfuit [s’éloigne, fuit d’une fuite éternelle.] i5. [En l’infinité.]