Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/427

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[Descartes. — Il faut dire en gros : Cela se fait par figure et mouvement —, car cela est vrai. Mais de dire quels, et composer la machine, cela est ridicule. Car cela est[1] inutile et incertain et pénible. Et quand cela serait vrai, nous n’estimons pas que toute la philosophie vaille une heure de peineErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu..]

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D’où vient qu’un boiteux ne nous irrite pas, et un esprit boiteux nous irrite 3 ? à cause qu’un boiteux



1.

2. On voit par la suite des idées le sens que Pascal donne au mot de philosophie. Suivant l’usage à peu près constant de ses contemporains, et de Descartes lui-même (Des Principes de Philosophie), la philosophie s’entend de la philosophie naturelle, de la « science des choses extérieures ». Pascal, comme Socrate, se détourne de la philosophie naturelle pour se tourner vers la philosophie morale ; mais, suivant la remarque profonde de M. Boutroux, leurs motifs sont inverses. Pour Socrate, l’univers extérieur étant l’œuvre des Dieux, c’est empiéter sur leur domaine que de rechercher les causes des phénomènes naturels au lieu de « cultiver notre jardin », c’est-à-dire au lieu de nous connaître et de nous corriger nous-mêmes. Pour Pascal l’homme a bien la capacité de connaître l’univers ; mais cet univers est « muet », il ne mène pas à Dieu, et c’est pourquoi la connaissance en est stérile.

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Cf. B., 26 ; C, 53 ; P. R., XXIX, 5 ; Bos., I, vui ; 11 ; Faug., I, 217 ; Hav., V, 10 ; Mol., I, 67 ; Mich., 5oa.

3. Montaigne III, 8 (De l’art de conférer) : « De vray, pourquoy, sans nous esmouvoir, rencontrons-nous quelqu’un qui ayt le corps tpj’tu et mal basti ; et ne pouvons souffrir le rencontre d’un esprit mal

  1. [Faux.]
    1. 2 ##
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Cf. B., 32 ; C, 48 ; Bos., II, p. 547 ; Faug., I, 181 ; Hav., XXIV, 100 bis ; Mol., II, 148 ; Mich., 371.