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L’esprit croit naturellement, et la volonté aime naturellement ; de sorte que, faute de vrais objets, il faut qu’ils s’attachent aux faux[1].


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Cf. B., 36q ; G., 3 2 6 ; P. R., XXI, 12 ; Bos., I, x, 11 ; Faug., I, 301 : Hav., VII, 11 ; Mot., I, 117 ; Mich., 688.



  1. Le chapitre iv du ier livre des Essais est intitulé : Comme l’ame descharge ses passions sur des objets fauls, quand les vrais luy defaillent. C’est un recueil d’anecdotes dont la plus mal connue et la plus saisissante est celle-ci : « Xerxes fouetta la mer, et escrivit un cartel de desfi au mont Athos. » Il a suggéré à Pascal une pensée d’une portée générale, et singulièrement plus profonde : notre nature est toute connaissance et tout amour, nos erreurs et nos misères viennent de ce que le milieu où nous vivons n’est point capable de satisfaire cette soif de connaître et ce besoin d’aimer.