Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/62

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trouve ces mots Que me servirait ? abominables, où Pas cal se rappelle à lui-même les fragments qu’il va écrire sur cette page même (fr. 499 et fr. 555). Ailleurs des lignes énigmatiques qui s’éclairent par la rencontre du fragment développé : « Il demeure au delà de l’eau (fr. 292). — Je n’ai pas d’amis à votre avantage (fr. 154). » Qu’on se reporte surtout aux fragments 194 bis et 194 ter. : on y trouvera toutes les notes de Pascal pour la Préface de son Apologie ; lignes de rappel qu’il barrait à mesure qu’il les utilisait dans sa rédaction. On a dans le recueil manuscrit un grand nombre de notes de ce genre qui étaient destinées aux Provinciales, ou aux divers Factums qui les suivirent, notes inachevées et parfois d’apparence incohérente qui ne prennent de sens que par la comparaison avec les écrits auxquels elles étaient destinées (voir notre Section xiv, particulièrement du fr. 920 à la fin). Le manuscrit nous permet même de remonter plus haut dans le travail de préparation ; nous avons les notes prises par Pascal dans ses lectures, par exemple des résumés de la préface du livre de Voisin au Pugio Fidei (fr. 635) ou de chapitres du Pagio Fidei (fr. 446), des recueils de citations latines empruntés aux Essais de Montaigne (fr. 363, 364), des copies des versets de la Bible (fr. 682), des extraits critiques sur le 4e livre d’Esdras (fr. 632) ou sur la comparaison de la Vulgate et de la Bible de Vatable (fr. 819). Le fragment 908 montre la collabo ration de Pascal avec un ami qu’on croit être Arnauld : Arnauld aurait signalé à Pascal un certain nombre de pages des livres des Généraux Jésuites ; Pascal s’y reporte et y joint ses réflexions.

Entre ces notes presque impersonnelles et les développements qui portent la marque du génie de Pascal, on rencontre dans le manuscrit tous les types intermédiaires,