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Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/99

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Pascal était familier avec l’œuvre ? La doctrine théologique des Pensées s’éclaire en sa dernière profondeur par l’analyse de l’ouvrage de Jansénius.

En voici le titre intégral : « Doctrine de saint Augustin sur la santé, la maladie et « la médecine » de la nature humaine, contre les Pélagiens et les Marseillais, en trois tomes. — Premier tome, où sont passées en revue, d’après saint Augustin, l’hérésie et les mœurs de Pelage contre la santé, la maladie et « la médecine » de la nature humaine. — Second tome, où la doctrine propre de saint Augustin sur l’état et la force de la nature humaine, à l’état de déchéance et à l’état de pureté, est approfondie et développée. — Troisième tome, ou la pensée propre du très profond auteur Augustin sur le secours de la grâce médicinale du Christ sauveur, sur la prédestination des hommes et des anges, est exposée et élucidée. — Appendice qui met en parallèle et examine l’erreur des Marseillais et de quelques modernes (ces modernes, il n’est pas indifférent de le noter en passant, sont trois jésuites, Suarez, Vasquez et Molina). On aperçoit le but de Jansénius : entre l’ancienne hérésie qu’a combattue saint Augustin, et la nouvelle qu’ont ressuscitée les jésuites, il s’agit de dégager l’orthodoxie catholique. Cette orthodoxie est définie par son organe, qui est saint Augustin : la méthode de Jansénius est purement théologique, ses arguments sont des citations de saint Augustin. Ce qu’il veut, consciemment et explicitement, c’est un retour à la parole révélée. Son œuvre, à cet égard, est inverse et complémentaire de l’œuvre de Descartes. Descartes ruine la Scolastique parce qu’il renverse le principe d’autorité dont elle avait fait le critérium de la vérité philosophique, et qu’il rétablit les droits de la raison. Jansénius, dont l’ouvrage parait trois ans seulement après le Discours de la méthode,