Page:Œuvres de Blaise Pascal, XIII.djvu/272

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le lieu de saint Jacques sur la préférence des riches, que, s’ils ne le font, dans la vue de Dieu, ils sortent de l’ordre de la religion.



    lieu auquel Pascal fait allusion : Jac, II, i : « Mes frères, ne faites point entrer en l’acception de personnes la foi en la gloire de N. S. J.-C. Car s’il entre dans votre assemblée un homme avec un anneau d’or et une robe blanche, et qu’il y entre aussi un pauvre avec un méchant habit, si vous faites attention à celui qui est richement vêtu, et que vous lui disiez : Toi, prends ici ce siège d’honneur, tandis que vous dites au pauvre : Toi, reste là debout, ou assieds-toi au-dessous de mon marchepied, est-ce qu’en vous-mêmes vous ne faites une différence de jugement, et est-ce que vous ne vous êtes faits des juges de pensées iniques ? » La Logique de Port-Royal rappelle à son tour le commentaire de saint Thomas : « Saint Thomas croit que c’est ce regard d’estime et d’admiration pour les riches qui est condamné sévèrement par l’apôtre saint Jacques, lorsqu’il défend de donner un siège plus élevé aux riches qu’aux pauvres dans les assemblées ecclésiastiques ; car ce passage ne pouvant s’entendre à la lettre d’une défense de rendre certains devoirs extérieurs plutôt aux riches qu’aux pauvres, puisque l’ordre du monde, que la religion ne trouble point, souffre ces préférences, et que les saints mêmes les ont pratiquées, il semble qu’on doive l’entendre de cette préférence intérieure qui fait regarder les pauvres comme sous les pieds des riches, et les riches comme étant infiniment élevés au-dessus des pauvres. » (Première partie, ch. x.)