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Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/146

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ou que je suis lentement, par un beau clair de lune, le chemin blanc que festonne d’un côté l’ombre des haies, je voudrais bien voir qu’on eût l’insolence de venir m’offrir une voiture.

À ces mots mon oncle se réveilla.

— Quoi, dites-vous, votre oncle a rêvé cela et tout haut ?

— Qu’a donc cela d’étonnant ? Mme Georges Sand a bien fait rêver tout haut un chapitre d’un de ses romans au révérend père Spiridion. M. Golbéry n’a-t-il pas rêvé tout haut à la Chambre, pendant une heure, d’une proposition sur le compte-rendu des débats parlementaires ? et nous-mêmes ne rêvons-nous pas depuis treize ans que nous avons fait une révolution ? Quand mon oncle n’avait pas eu le temps de philosopher pendant le jour, par compensation, il philosophait en rêvant. Voilà comme j’explique le phénomène dont je viens de vous rapporter le résultat.