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Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/194

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devant ton nom, t’a-t-il coûté ? Le roi peut faire vingt marquis par jour, mais je le défie avec sa toute-puissance de faire un médecin ; un médecin a son utilité, tu le reconnaîtras peut-être plus tard, mais un marquis, à quoi cela sert-il ?

M. le marquis de Cambyse avait bien déjeuné ce jour-là, il était de bonne humeur.

— Voilà, dit-il à son intendant, un plaisant original : j’aime mieux l’avoir rencontré qu’un chevreuil. Et celui-là, ajouta-t-il en montrant Fata du doigt, quel est-il ?

— M. Fata de Varzy, monsieur, dit le médecin, faisant une seconde génuflexion.

— Fata, dit mon oncle, vous êtes un polisson, je m’en doutais ; mais vous me rendrez compte de ce procédé.

— Ah çà ! dit le marquis à Fata, est-ce que tu connais cet homme ?

— Très peu, monsieur le marquis, je vous le jure ; je ne le connaissais que pour avoir dîné avec lui chez M. Minxit ; mais du moment qu’il manque aux égards qu’il doit à la noblesse, je ne le connais plus.

— Et moi, dit mon oncle, je commence à te connaître.

— Comment ! monsieur Fata de Varzy, poursuivit le marquis, est-ce que vous dînez chez ce drôle de Minxit ?

— Oh ! par hasard, monseigneur, un jour que je passais par Corvol ! je sais bien que ce Minxit n’est pas un homme à voir, c’est une tête brûlée, un homme entiché de sa fortune et qui se croit autant qu’un gentilhomme.

» Haïe ! haïe ! qui m’a frappé de son pied par derrière ?

— Moi, dit Benjamin, de la part de monsieur Minxit.

— Maintenant, dit le marquis, vous n’avez plus rien à faire ici, monsieur Fata, laissez-moi avec votre compagnon de voyage. Ainsi donc, ajouta-t-il, s’adressant à mon oncle, tu persistes, toi, à ne pas me saluer ?