Page:Œuvres de C. Tillier - IV.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

se conformeraient point aux conditions prescrites par les articles précédents, qu’ils encourront des maladies d’estomac dont aucun docteur de la Faculté ne pourra les guérir. »

De cette façon, la créance des établissements diocésains eût été bien mieux assurée. Mais, là n’est pas la question. Quand j’aurai payé mon pot-au-feu à mon boucher, et que je l’aurai repayé à mon évéque, je serai bien quitte de mon dîner envers les hommes, mais, enserai-je pareillement quitte envers Dieu ?… voilà ce qui me lient en cervelle ; car, pour tout le gibier de la Nièvre, aromatisé de toutes les truffes du Périgord, je ne voudrais pas contrevenir à la moindre de ses volontés. J’ouvre les Commandements de l’Église, et je lis :

Quatre temps vigile jeuneras,
Et le Carême entièrement.

Je présume que ce n’est pas pour la rime que le poète secrétaire de l’Eglise a écrit : le Carême entièrement. Donc, l’Eglise veut formellement que nous jeûnions tout le Carême. Or, il me semble que jeûner et donner de l’argent aux établissements diocésains, ce n’est pas la même chose ; qu’on ne peut par le moyen d’écus qu’on fait tomber dans un tronc, changer en orgies un temps d’abstinence. S’il en était ainsi, l’Eglise s’en fût nettement expliquée avec nous. Et qui l’empêchait d’ajouter, après le Carême entièrement :

Ou de ce jeûne tu pourras
Te dispenser en finançant ?

Mais l’Eglise n’a pu vouloir nous affranchir, pour de l’argent, des obligations qu’elle nous avait imposées : cela eût fait causer les impies. Ils n’eussent pas manqué de dire que l’épouse de