Page:Œuvres de Catulle, Tibulle et Properce, trad de Guerle, Valatour et Guenouille, 1860.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pieds. Et toi, heureux anniversaire, puissions-nous te célébrer encore longtemps 1 qu'un éclat toujours plus vif signale ton retour !


ÉLÉGIE VIII

Ce n'est pas moi qui puis me méprendre sur un signe d'amour, ou sur de tendres paroles prononcées d'une voix douce. Je n'interroge ni les sorts, ni les fibres, interprètes de la volonté des dieux. Le chant des oiseaux ne me révèle point l'avenir. Mais, armé par Vénus elle-même d'un gantelet magique, je me suis instruit dans ses combats, où j'ai reçu plus d'une blessure. Renonce à la feinte : l'Amour embrase d'un feu plus cruel celui qu'il voit succomber à regret. À quoi te sert le soin que tu as pris de ta molle chevelure ? que te revient-il d'en avoir maintes fois changé l'arrangement ? d'avoir orné tes joues d'un fard brillant ? d'avoir fait arrondir tes ongles par une main savante ? C'est en vain que tu changes de tunique et de vêtements, c'est en vain qu'une chaussure étroite comprime ton pied. Pholoé te plaît, quoiqu'elle se soit offerte à tes regards sans parure, et qu'elle n'ait point lentement ajusté sa chevelure brillante. Quelque vieille aurait-elle, avec ses enchantements et ses herbes puissantes, jeté