Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/23

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M. Luillier, comme je viens de le dire, étoit fort répandu dans le monde ; il l’étoit surtout parmi les hommes de lettres et parmi les savants : Gassendi, Saumaise, Peiresc, Balzac. Sa liaison avec Gassendi particulièrement devint si intime qu’il l’obligea, au premier voyage que le savant fit à Paris, en 1624, de s’établir tout à fait chez lui, et qu’il en fut de même lorsque Gassendi revint à Paris en 1641, et qu’il y passa près de sept ans. Pendant ce dernier séjour, Gassendi, frappé des humanités distinguées qu’avoit faites le jeune Chapelle chez les jésuites, voulut être lui-même son maître de philosophie. Aux leçons qu’il lui donnoit assistèrent aussi, à la demande de Chapelle, Bernier, un de ses condisciples, depuis savant voyageur, savant philosophe, qui a publié un abrégé fort estimé de la philosophie de Gassendi, et Molière, notre divin Molière, avec lequel Chapelle s’étoit lié aussi au collége, et pour toute la vie. Faire sa philosophie sous la direction personnelle de Gassendi, c’étoit, assurément, une belle fin des travaux scholaires, devenue encore plus frappante pour nous par la célébrité dont les autres noms qui s’y mêlent ont été accompagnés dans les temps qui ont suivi.

Tout permettoit d’espérer que d’excellentes études, couronnées par les soins d’un maître