Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/24

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qui joignoit à tant de science une grande rigidité de mœurs, donneroient aux idées de Chapelle une direction plus grave que celle qu’elles suivirent dès le début. Mais il ne faut pas trop s’étonner si l’exemple de son père, ami du plaisir autant que des lettres, si jusqu’au sang qu’il tenoit de lui, firent de l’enfant de l’amour un homme toujours si bien en rapport avec toutes les circonstances de son origine. Il paroît même que les goûts frivoles de Chapelle, pour ne rien dire de plus, l’entraînèrent dans des égarements de jeunesse qui portèrent des tantes, aux soins desquelles il avoit été confié pendant une absence de M. Luillier, à lui faire subir une détention de quelques mois à Saint-Lazare, d’où il nous est resté une description de cette prison que donnent assez ordinairement les éditeurs mêmes qui ne joignent pas au Voyage les autres morceaux de l’auteur. Enfin, après des erreurs plus ou moins blâmables, plus ou moins excusables, un voyage en Italie et plusieurs courses dans le Midi, Chapelle, âgé déjà de vingt-six ans, perdit son père, qui, ne croyant pas devoir laisser sa grande fortune à quelqu’un que tout présentoit comme fort capable de la dissiper promptement, se borna, dans le propre intérêt de son fils, à lui léguer une rente viagère, les uns disent de huit mille, les autres de quatre mille