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STANCES AU ROI
Sur son départ pour l’armée.

Es-tu d’accord avec les cieux,
Dans ces mois si capricieux,
Pour qu’ainsi toujours la victoire
Te suive en tout temps, en tous lieux,
Prince à coup sûr victorieux ?
Ou plutôt ne dois-je pas croire,
Quand je te vois laborieux
Plus qu’aucun dont parle l’histoire,
Qu’entre les rois tu sais le mieux
À quel prix ont voulu les dieux
Qu’un héros achetât sa gloire ?

En effet, c’est toi tous les ans
Qui, devant que le dieu des vents
Chasse la bise et la resserre,
Dès l’hiver ouvres le printemps
Par cent mille coups de tonnerre ;
C’est toi qui viens de battre aux champs
Pour des faits si fiers et si grands,
Qu’ils finiront presque la guerre,
Même avant que les fers tranchants
Du laboureur fendent la terre.