Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/273

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Le remit à la fin du jour,
Afin qu’un oracle fidèle
Terminât bientôt leur querelle.
Hymen, toujours sage et discret,

Y consentit, mais à regret3.

Amour, averti de l’affaire,
Chez Apollon se transporta ;
Tant d’amitié lui protesta,
Qu’il l’engagea dans le mystère,
Et ce dieu, pour plaire à ses vœux,
Rendit cet oracle fameux,
Que Psyché, cet objet aimable,
Conduite en un endroit affreux,
Attendroit un monstre effroyable
Que tous les dieux, dans leur courroux,
Avoient choisi pour son époux.

Le roi, comme pieux et sage,
Obéit, quoique outré de rage.
Psyché, dans la fleur de ses ans,
Fut conduite en triste équipage
Dans les bras du dieu des amants.
Hymen, affligé de l’oracle,
Respectant le décret des dieux,
La perdit sans y faire obstacle,
La suivant les larmes aux yeux ;


3. J’ajoute ce vers et le précédent pour qu’une rime féminine ne soit pas suivie d’une autre rime féminine d’espèce différente, l’auteur me paroissant avoir eu dessein d’être exact au mélange des rimes. (S.-Marc.)