Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/272

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Que l’on en remarqua l’ardeur,
Et, menant coucher Elyzène,
On s’aperçut de leur froideur.
L’Épouse marchant la première,
Ils regardoient toujours derrière
Pour trouver les yeux de Psyché ;
Et, laissant la cérémonie,
Si tôt que l’époux fut couché,
Ils se faussèrent compagnie.
Ainsi de deux frères amis
La Beauté fit deux ennemis.
D’abord leur âme fut saisie
Et de haine et de jalousie,
Et, se voyant rivaux tous deux,
Chacun songea, faisant mystère,
Aux moyens de se rendre heureux

Sans en dire mot à son frère.

Hymen, rempli de bonne foi,
Crut, s’adressant au parentage,
Que, demandant Psyché, le roi
Consentiroit au mariage ;
Et l’Amour, s’assurant du cœur,
Fier de ses traits et de ses charmes,
Crut aussi que tout son bonheur
Ne dépendoit que de ses armes.

Hymen, rempli de son dessein,
Voit le roi dès le lendemain,
Et demande Psyché pour femme.
Le roi, le voyant sans l’Amour,
Et craignant leur rivale flamme,