Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/29

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Qui du plus charmant badinage
Est la plus charmante leçon.

Ce jugement est de Voltaire. Au reste, tous les contemporains avoient déjà jugé de la même manière, car ce fut probablement alors que Callières caractérisa, comme il le fit, Chapelle, dans les vers qui suivent, vers parfaitement vrais après le Voyage, mais après le Voyage seulement :

Esprit aisé, naturel, libertin,
Et possédé d’une douce manie,
Chapelle fit admirer son génie
Sans imiter auteur grec ni latin.
Comme l’on voit d’une source féconde
Couler sans art les eaux d’un clair ruisseau,
Tels les beaux vers couloient de son cerveau,
Et, s’en allant errer parmi le monde,
Y répandoient un plaisir tout nouveau.

Mais voici que je me livre à de simples appréciations littéraires, lorsque j’ai promis des détails biographiques. C’est qu’en effet il n’y a guère lieu qu’à de pures appréciations littéraires ou personnelles, et qu’on n’a véritablement rien, ou presque rien, à raconter. J’ai beau compulser toutes les biographies, je ne rencontre généralement que tel ou tel trait, tel ou tel mot de Chapelle, et presque toujours lorsqu’il s’est, dit-on, livré outre mesure aux plaisirs de la table. J’imagine qu’on a cru, par là, le peindre plus au naturel. Mais est-ce bien ce que