Mais pour chanter cette charmante Sœur,
Je suis encor trop indigne Rimeur :
À toi, Chaulieu, en appartient la gloire.
Son nom par toi transmis à la mémoire,
Par tes beaux Vers célébré mille fois,
Dédaigneroit une si foible voix.
Partout la tienne emporte la victoire :
Qui mieux que toi d’un vol audacieux
Peut célébrer nos Héros & nos Dieux ?
Qui mieux que toi peut chanter une Belle ?
Te souvient-il, Abbé, de ces beaux yeux
Dont trop long-temps tu fus Amant fidelle ?
C’étoit pourtant une simple mortelle,
Et par tes vers tu l’élevois aux Cieux.
Libre à présent, & fans inquiétude,
Tu vis content, & tu fais ton étude
De la tranquille & fage Volupté.
Heureux Abbé, jouis de ta sagesse ;
Et d’un ami si tu plains la foiblesse,
N’insulte point à sa fragilité.
Aide plutôt cet ami malheureux,
Par les conseils de ta philosophie ;
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