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Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/35

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            Mer[1] vaste, vous fuyez !
Et toi, Jourdain, pourquoi dans tes grottes profondes,
Retournant sur tes pas, vas-tu cacher tes ondes ?
Tu frémis à l’aspect, tu fuis devant les yeux
D’un Dieu qui sous ses pas fait abaisser les Cieux !

Mais, s’il est aux Mortels un Maître redoutable,
Est-il pour ses Enfans de Pere plus aimable ?
C’est lui qui se cachant sous cent noms différens,
S’insinuant partout, anime la Nature ;
        Et dont la bonté sans mesure
Fait un cercle de biens de la course des ans ;
        Lui, de qui la féconde haleine
Sous le nom des Zéphyrs rappelle le Printemps,
Ressuscite les Fleurs, et dans nos Bois ramene


  1. Et toi, Jourdain, dans des grottes profondes.
    Retournant sur tes pas, tu vas cacher tes ondes ;
    Tu frémis à l’aspect, tu fuis devant les yeux
    D’un Dieu gui devant lui fait abaisser les Cieux.

    Il paroît que le Poëte a eu en vue ce passage du Pseau. 113. Quid est tibi, mare qud fugisti ; & tu Jordanis quia conversus es resrorsum ? Il ne s’agit donc ici que de la Mer-Rouge, & non des Mers en général, comme S. Marc l’a entendu. Il ne faut que comparer ces Vers de l’Edit. de S. Marc, avec ceux de notre manuscrit pour sentir combien ils leur sont inférieur.