Le ramage et l’amour de cent Oiseaux divers,
Qui de Chantres nouveaux[1] repeuplent l’univers.
De Mercure, tantôt empruntant le symbole,
Il dicte en ses instructions
L’art d’entraîner les nations
Par le charme de la parole.
Sous le nom d’Apollon, il enseigne les arts ;
Pour assurer nos Biens, et défendre nos Villes,
Il emprunte celui de Bellone et de Mars ;
Et pour rendre nos Champs fertiles
Et faire jaunir[2] les Guérets,
Il se sert des présens et du nom de Cérès.
Après tant de bienfaits, quoi ! j’aurai l’insolence,
Dans une mer d’erreurs plongé dès mon enfance
Par l’imbécile amas de[3] Femmes, de Dévots,
À cet Être parfait d’imputer mes défauts ;
D’en faire un Dieu cruel, vindicatif, colere,
Capable de fureur, et même sanguinaire ;
Changeant de volonté ; réprouvant aujourd’hui
Ce Peuple qui jadis seul par lui fut chéri !
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