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Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/41

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Dont s’écoulent nos beaux ans,
              Soit un sujet de tristesse ;
              II faut que notre sagesse
              Tire de la fuite du Temps,
De la mort, de nos maux, et de notre foiblesse,
        Les raisons de nous réjouir.

Aux pensers de la mort accoutume ton ame ;
Hors son nom seulement elle n’a rien d’affreux.
Détachez-en l’horreur d’un séjour ténébreux ;
        De Démons, d’Enfer et de flamme,
        Qu’aura-t-elle de douloureux ?
La mort est simplement le terme de la vie ;
De peines ni de biens elle n’est point suivie :
C’est un asile sûr, c’est la fin de nos maux,
C’est le commencement d’un éternel repos ;
Et pour s’en faire encore une plus douce image,
        Ce n’est qu’un paisible sommeil,
        Que, par une conduite sage,
        La Loi de l’Univers engage
        À n’avoir jamais de réveil.

Nous sortons sans effort du sein de la Nature ;
Par le même chemin retournons sur nos pas :
Eh ! pourquoi s’aller faire une affreuse peinture
D’un mal qu’assurément on ne sent point la-bas ?
        Que ces sages réflexions
        Soient le principe de ta joie ;
        Goûte l’erreur des passions,