Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

      De ceux qu’elle a bien traités,
      J’eus honte de la poursuite
      De ses aveugles bontés ;
      Et je passai, quoi que donne
      D’éclat et pourpre et couronne,
      Du mépris de la personne
      Aux mépris des dignités.

      Aux ardeurs de mon bel âge
      L’Amour joignit son flambeau ;
      Les Ans de ce Dieu volage
      M’ont arraché le bandeau :
      J’ai vu toutes mes foiblesses,
      Et connu qu’entre les bras
      Des plus fidelles Maîtresses,
      Enivré de leurs caresses,
      Je ne les possédois pas.

      Mais quoi ! ma goutte est passée ;
      Mes chagrins sont écartés :
      Pourquoi noircir ma pensée
      De ces tristes vérités ?
      Laissons revenir en foule
      Mensonge, erreurs, passions :
      Sur ce peu de temps qui coule,
      Faut-il des réflexions ?
      Que sage est qui s’en défie !
      J’en connois la vanité :