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Il faut pour son pays un entier dévouement,
Et l’on doit rigoureusement
Compte de ses talens à la Chose publique.
Adieu donc pour jamais, Calme, Tranquillité,
Enfans de mon indépendance ;
Ne goûterai-je plus ma chère Liberté
Dans les bras de la Nonchalance ?
Quitte, quitte, Damon, d’inutiles regrets
Qui doivent au plus être faits
Pour ces Esprits bornés qui ne font rien sans peine,
Et qui sur leurs bureaux attachés à la chaine,
Abymés dans un vil détail,
Mais privés des clartés que le Ciel leur dénie,
Croient[1] que la peine et le travail
Peuvent tenir lieu de génie.
Pour toi[2] de qui l’esprit dans sa vaste étendue
Découvre tout d’un coup la fin et les moyens,
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Attendent d’un âpre travail,
Ce qu’on ne tient que du génie. - ↑
Pour toi, de qui l’esprit, & délicat & fin.
Prompt en expédiens, en ressources fertile.
Découvre d’un coup d’ail les moyens & la fin,
Tu ne trouveras rien qui ne te soit facile,
Et tu verras tes agrémens
Rares aux Gens d’Etat, & pourtant nécessaires,
Des plus épineuses affaires.
Te faire des amusemens.