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Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/88

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En chose de cette nature,
Tu ne ferois légerement.
Et puis, nourri dès ton enfance
Parmi les Aonides chœurs,
Tu sais tout ce que dit et pense
La chaste troupe des neuf Sœurs ;
Et tu n’aurois pas l’imprudence
D’initier à leurs chansons
Un Prophane, par l’ignorance
Éloigné de toute apparence
D’être un jour de leurs Nourrissons ;
Je me vais donc, sur ta parole,
Hasarder à faire des Vers,
Pour te peindre ce grand revers
Qui trompa notre espoir frivole,
Et mit nos projets à l’envers.

Déjà du Dieu de la lumiere
L’inégale Sœur, par deux fois,
Avoit achevé sa carriere
Dont le cours partage les mois,
Depuis que la douce Espérance
Employoit son flatteur pouvoir
À calmer notre impatience
Par l’attente d’un billet noir.