Aller au contenu

Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Quoique des billets blancs récente soit la plaie ;
Si de votre Destin ma main régloit le cours,
De la plus pure & blanche craie
Elle marqueroit tous vos jours.

Mais n’en avez-vous pas qui doivent faire envie ?
Ces jours que vous passez dans Anet, dans Evreux,
Ne sont-ce pas les plus heureux
Qu’on puisse passer dans la vie ?
Le charmant Prince qu’on y voit,
Mene avec lui toujours la Joie & l’Alégresse ;
C’est à lui que la France doit
Le retour du bon Goût & de la Politesse.
Il est le digne Chef de la noble Jeunesse ;
Il a l’esprit & le cœur droit ;
Et son courage & son adresse,
Par-tout, en quelque lieu qu’il soit,
Le distinguent bien mieux que le titre d’Altesse.
Que ne dirai-je point de l’aimable Princesse
Qui répand les clartés que votre esprit reçoit ?
Elle qui, sur le bout du doigt,
Sait tout ce que savoient Rome & l’ancienne Grece,
Qui pourrait aux neuf Sœurs enlever de plein droit
L’Empire d’Hélicon, & des eaux du Permesse,
Et que Cypre & Paphos prendroient pour leur Déesse ?