Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome I.djvu/494

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noître, comme aussi toutes les autres choses que nous concevons, de quelque façon que nous les concevions. Et j’ai suffisamment expliqué comment la réalité reçoit le plus et le moins, en disant que la substance est quelque chose de plus que le mode, et que s’il y a des qualités réelles ou des substances incomplètes, elles sont aussi quelque chose de plus que les modes, mais quelque chose de moins que les substances complètes ; et enfin que s’il y a une substance infinie et indépendante, cette substance a plus d’être ou plus de réalité que la substance finie et dépendante : ce qui est de soi si manifeste qu’il n’est pas besoin d’y apporter une plus ample explication.


OBJECTION Xe.

SUR LA TROISIÈME MÉDITATION.


[1]« Partant, il ne reste que la seule idée de Dieu, dans laquelle il faut considérer s’il y a quelque chose qui n’ait pu venir de moi-même. Par le nom de Dieu, j’entends une substance infinie, indépendante, souverainement intelligente, souverainement puissante, et par laquelle non seulement moi, mais toutes les autres choses qui sont (s’il y en a d’autres qui existent) ont été créées : toutes

  1. Voyez Méditation iii, page 280 .