Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome I.djvu/50

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tivité brûlante ; l’eau devient fluide, et ses gouttes s’arrondissent ; les montagnes s’élèvent, et les abîmes des mers se creusent ; un balancement périodique soulève et abaisse tour à tour les flots et remue la masse de l’océan, depuis la surface jusqu’aux plus grandes profondeurs ; c’est le passage de la lune au-dessus du méridien qui presse et resserre les torrents de fluide contenus entre la lune et l’océan. L’intérieur du globe s’organise, une chaleur féconde part du centre de la terre, et se distribue dans toutes ses parties ; les sels, les bitumes et les soufres se composent ; les minéraux naissent de plusieurs mélanges ; les veines métalliques s’étendent ; les volcans s’allument ; l’air, dilaté dans les cavernes souterraines, éclate, et donne des secousses au globe. De plus grands prodiges s’opèrent : la vertu magnétique se déploie, l’aimant attire et repousse, il communique sa force, et se dirige vers les pôles du monde ; le fluide électrique circule dans les corps, et le frottement le rend actif. Tels sont les principaux phénomènes du globe que nous habitons, et que Descartes entreprend d’expliquer. Il soulève une partie du voile qui les couvre. Mais ce globe est enveloppé d’une masse invisible et flottante, qui est entraînée du même mouvement que la terre, presse sur sa surface, et y attache tous les corps : c’est l’atmosphère ; océan élastique, et qui, comme le nôtre, est sujet à des