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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome II.djvu/349

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OBJECTIONS ET RÉPONSES.

Dieu suffisante, encore que peut-être ils s’estiment savants en d’autres choses, « ils ne connoissent pas néanmoins encore ce qu’ils doivent savoir, ni comment ils le doivent savoir, » d’autant qu’il faut commencer par la connoissance de Dieu, et après faire dépendre d’elle toute la connoissance que nous pouvons avoir des autres choses, ce que j’ai aussi expliqué dans mes Méditations. Et partant, ce même texte, qui étoit allégué contre moi, confirme si ouvertement mon opinion touchant cela, que je ne pense pas qu’il puisse être bien expliqué par ceux qui sont d’un sentiment contraire. Car si on vouloit prétendre que le sens que j’ai donné à ces paroles, que « si quelqu’un aime Dieu, icelui, à savoir Dieu, est connu de lui, » n’est pas celui de l’Écriture, et que ce pronom icelui ne se réfère pas à Dieu, mais à l’homme, qui est connu et approuvé par lui, l’apôtre saint Jean , en sa première épître, chap. ii, verset 2, favorise entièrement mon explication, par ces paroles : « En cela nous savons que nous l’avons connu si nous observons ses commandements ; » et au chap. iv, verset 7, « Celui qui aime est enfant de Dieu, et le connoît. »

[1] Les lieux que vous alléguez de l’Ecclésiaste ne sont point aussi contre moi ; car il faut remarquer que Salomon, dans ce livre, ne parle pas en la per-

  1. Voyez sixièmes objections, page 323 de ce volume.