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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome II.djvu/59

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OBJECTIONS ET RÉPONSES.

RÉPONSE À L’AUTRE PARTIE.


DE DIEU.

Jusqu’ici j’ai tâché de résoudre les arguments qui m’ont été proposés par M. Arnauld, et me suis mis en devoir de soutenir tous ses efforts ; mais désormais, imitant ceux qui ont affaire à un trop fort adversaire, je tâcherai plutôt d’éviter les coups que de m’exposer directement à leur violence.

Il traite seulement de trois choses dans cette partie qui peuvent facilement être accordées selon qu’il les entend, mais je les prenois en un autre sens lorsque je les ai écrites, lequel sens me semble aussi pouvoir être reçu comme véritable.

La première est que quelques idées sont matériellement fausses[1] ; c’est-à-dire, selon mon sens, qu’elles sont telles qu’elles donnent au jugement matière ou occasion d’erreur ; mais lui, considérant les idées prises formellement, soutient qu’il n’y a en elles aucune fausseté.

La seconde, que Dieu est par soi positivement et comme par une cause, où j’ai seulement voulu dire que la raison pour laquelle Dieu n’a besoin d’aucune cause efficiente pour exister, est fondée en une chose positive, à savoir dans l’immensité même de Dieu, qui est la chose la plus positive qui puisse

  1. Voyez quatrièmes objections, page 18 de ce volume.