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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome II.djvu/80

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OBJECTIONS ET RÉPONSES.

il faut remarquer que nous avons bien une actuelle connoissance des actes ou des opérations de notre esprit, mais non pas toujours de ses puissances ou de ses facultés, si ce n’est en puissance ; en telle sorte que, lorsque nous nous disposons à nous servir de quelque faculté, tout aussitôt si cette faculté est en notre esprit nous en acquérons une actuelle connoissance ; c’est pourquoi nous pouvons alors nier assurément qu’elle y soit, si nous ne pouvons en acquérir cette connoissance actuelle.


RÉPONSE
AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRÊTER LES THÉOLOGIENS.


Je me suis opposé aux premières raisons de M. Arnauld, j’ai tâché de parer aux secondes, et je donne entièrement les mains à celles qui suivent, excepté à la dernière, au sujet de laquelle j’ai lieu d’espérer qu’il ne me sera pas difficile de faire en sorte que lui-même s’accommode à mon avis.

Je confesse donc ingénument avec lui que les choses qui sont contenues dans la première Méditation et même dans les suivantes ne sont pas propres à toutes sortes d’esprits, et qu’elles ne s’ajustent pas à la capacité de tout le monde ; mais ce n’est pas d’aujourd’hui que j’ai fait cette déclaration : je l’ai déjà faite et la ferai encore autant de fois que l’occasion s’en présentera. Aussi a-ce été