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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome III.djvu/339

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autres ; sinon qu’il me semble que si cela étoit la terre seroit si solide qu’elle ne pourroit demeurer si proche du soleil qu’elle est. Outre qu’on peut imaginer diverses raisons qui empêchent qu’il ne puisse y avoir autre chose en l’espace I que de la plus pure matière du plus pur élément car peut-être que les parties de cette matière qui sont les plus disposées à s’attacher les unes aux autres sont empêchées d’y entrer par le corps de sa seconde région ; et peut-être aussi que son mouvement a tant de force, lorsqu’elle est enfermée en cet espace, que non seulement il empêche qu’aucunes de ses parties ne demeurent jointes, mais qu’il en détache aussi peu à peu quelques unes du corps qui l’environne.

4. Description de la seconde.

Car la seconde ou moyenne région, qui est ici marquée M, est remplie d’un corps fort opaque ou obscur, et fort solide ou serré, en sorte qu’il ne contient aucuns pores plus grands que ceux qui donnent passage aux parties cannelées de la matière du premier élément ; d’autant qu’il n’a été composé que des parties de cette matière, qui, étant extrêmement petites, n’ont pu laisser de plus grands intervalles parmi elles lorsqu’elles se sont jointes les unes aux autres. Et on voit, par expérience, que les taches du soleil qui sont produites en même façon qu’a été ce corps M, et ne sont point d’autre nature que lui, excepté qu’elles sont