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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome III.djvu/338

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venu fort grand et épais, les corps obscurs qui continuoient à se former sur la superficie de la terre n’ont pu si facilement qu’auparavant y être détruits, de façon qu’ils l’ont peu à peu toute couverte et offusquée ; et même que peut-être plusieurs couches de tels corps s’y sont entassées l’une sur l’autre, ce qui a tellement diminué la force du tourbillon qui la contenoit, qu’il a été entièrement détruit, et que la terre avec l’air et les corps obscurs qui l’environnoient est descendue vers le soleil jusques à l’endroit où elle est à présent.

3. Sa division en trois diverses régions, et la description de la première

Et si nous la considérons en l’état qu’elle a dû être peu de temps auparavant qu’elle soit ainsi descendue vers le soleil, nous y pourrons remarquer trois régions fort diverses ; dont la première et plus basse, qui est ici marquée I[1], semble ne devoir contenir que de la matière du premier élément, qui s’y meut en même façon que celle qui est dans le soleil, et qui n’est point d’autre nature, sinon qu’elle n’est peut-être pas du tout si subtile, à cause qu’elle ne se peut purifier ainsi que fait celle du soleil, qui rejette continuellement hors de soi la matière de ses taches. Et cette raison me pourroit persuader que l’espace I n’est maintenant presque rempli que de la matière du troisième élément, que les moins subtiles parties du premier ont composée, en s’attachant les unes aux

  1. Voyez planche VII, figure 1.