Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/446

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que du cœur, fait que le sang qu’elles contiennent se refroidit et se condense, partie aussi à cause qu’il sort continuellement hors d’elles à peu près autant de sang qu’il y en entre ; et bien que lorsqu’il ne monte plus de sang du cœur vers les artères il semble que celui qu’elles contiennent doive redescendre vers le cœur, toutefois il ne peut aucunement entrer dans ses concavités, parceque les petites peaux qui sont aux entrées de ces artères l’en empêchent ; mais il y en entre d’autre de la veine cave et de l’artère veineuse, qui, s’y dilatant en même façon que le précédent, fait mouvoir derechef le cœur et les artères ; et ainsi leur battement dure toujours pendant que l’animal est en vie.

11. Quel est le mouvement des oreilles du coeur, et quelle est la cause de leur fabrique.

Pour ce qui est des parties qu’on nomme les oreilles du cœur, elles ont un mouvement différent du sien, mais qui le suit de fort près car sitôt que le cœur est désenflé, il tombe deux grosses gouttes de sang dans ses concavités, l’une de son oreille droite, qui est l’extrémité de la veine cave, l’autre de son oreille gauche, qui est l’extrémité de l’artère veineuse, au moyen de quoi les oreilles se désenflent, et le cœur et les artères, qui s’enflent incontinent après, empêchent un peu par leur mouvement que le sang qui est dans les branches de la veine cave et de l’artère veineuse ne vienne remplir ces oreilles ; de façon qu’elles ne commencent à s’enfler que lorsque le cœur commence à se dés-