Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/484

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où, s’étant assemblés en quelque quantité, ils ont pris leur cours peu à peu le long de l’artère, et le plus proche de la superficie de la semence que leur force les a pu porter ; et, pendant qu’ils ont suivi ce cours, leurs petites parties se sont présentées pour passer par tous les autres chemins qui leur seroient plus faciles que celui où elles étoient ; mais elles n’ont point trouvé de tels chemins au-dessus de l’épine du dos, à cause que tout le corps des esprits s’éloignoit vers là autant que sa force le pouvoit permettre : elles n’en ont point aussi trouvé directement au-dessous, à cause que la grande artère y étoit ; ainsi elles n’ont pris leur cours qu’à droite et à gauche vers toutes les parties intérieures de la semence.

45. Pourquoi les nerfs sortent autrement des deux premières jointures de l'épine du dos que des autres.

Excepté seulement qu’à la sortie de la tête elles ont pu s’éloigner quelque peu en dehors et en dedans, à cause que la moelle de l’épine du dos étant moins grosse que le cerveau, elles ont trouvé quelque espace en cet endroit-là ; et c'est la raison pourquoi les nerfs qui sortent des deux premières jointures de l’épine du dos ont leur origine différente des autres.

46. Pourquoi il vient des nerfs immédiatement de la tête.

Or je dis que les esprits, qui préparent le chemin de ces nerfs en la semence, y ont pris leur cours vers les parties intérieures seulement, à cause de la tête. que les extérieures étant pressées par la superficie de la matrice, n’ont pas eu des passages si libres