Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/488

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on ne remarque souvent qu’une veine coronaire, bien qu’il y ait deux artères, car cette seule veine peut avoir assez de branches pour se joindre avec toutes les extrémités des branches de ces deux artères ; et ce n’est pas merveille que les petites parties de la semence qui venoient de tous les environs du cœur aient pris leur cours vers un seul endroit pour entrer en sa cavité droite, au même temps que le sang qui sortoit de sa cavité gauche a pris son cours par deux divers endroits pour aller occuper leur place.

51. Comment se sont formées les veines et les artères qui vont au bras.

Lorsque le sang dilaté dans le cœur en est sorti tout-à -coup et a pris son cours en ligne droite, il a poussé d’abord une assez grande portion de la semence un peu plus loin qu’elle n’étoit, vers le haut de la matrice, au moyen de quoi les autres parties de la semence qui étoient au-dessus de cette portion, ont été contraintes de descendre vers les côtés, ce qui a fait que celles qui étoient vers les côtés ont coulé de là vers le cœur ; et ainsi ces grandes veines et artères qui nourrissent les bras des hommes, ou les pieds de devant des bêtes brutes, ou enfin les ailes des oiseaux, ont commencé à se former.

52. Comment s'est formé le vaisseau triangulaire.

De plus, la portion de la semence de laquelle la tete se devoit former, ainsi poussee par le sang qui venait du cœur s’est rendue un peu plus solide en sa superficie qu’en son milieu, à cause qu’elle a