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118 LA DIOPTRIQUE.

navires de fort loin devoient être extrêmement grands, ou plutôt qu’ils sont fabuleux.

La quatrième différence qui doit être remarquée entre les verres dont il est ici question appartient particulièrement à ceux qui changent la disposition des rayons qui viennent de quelque point assez proche d’eux, et consiste en ce que les uns, à savoir ceux dont la superficie qui regarde vers ce point est la plus creuse à raison de leur grandeur, peuvent recevoir plus grande quantité de ces rayons que les autres, encore que leur diamètre ne soit point plus grand. Et en ceci le verre elliptique NOP[1], que je suppose si grand que ses extrémités N et P sont les points où se termine le plus petit diamètre de l’ellipse, surpasse l’hyperbolique QRS[2], quoiqu’on le suppose aussi tant grand qu’on voudra ; et il ne peut être surpassé par ceux d’aucune autre figure.

Figure 57 – Figure 58


Enfin, ces verres diffèrent encore en ce que, pour produire les mêmes effets eu égard aux rayons qui se rapportent à un seul point ou à un seul côté, les uns doivent être plus en nombre que les autres, ou doivent faire que les rayons qui se rapportent à divers points ou à divers côtés se croisent plus de fois : comme vous avez vu que pour faire avec les verres elliptiques que les rayons qui viennent d’un point s’assemblent en un autre point, ou s’écartent comme s’ils venoient d’un autre

  1. Figure 56
  2. Figure 57