Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/192

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vers D[1] ; car, y étant couchées de leur long, elles ne sont point assez pesantes pour s’y enfoncer, non plus que les aiguilles d’acier dont je viens de parler, et elles la font seulement un peu courber et plier sous elles à cause de leur pesanteur, tout de même que font aussi ces aiguilles : de façon que les premières étant semées par-ci par-là sur cette superficie, y font plusieurs petites fosses ou courbures ; puis les autres qui viennent après, se trouvant sur les pentes de ces fosses, roulent et glissent vers le fond, où elles se vont joindre contre les premières. Et il faut particulièrement ici remarquer que, de quelque part qu’elles y viennent, elles se doivent coucher justement côte à côte de ces premières, comme vous les voyez vers E[2], au moins les secondes, et souvent aussi les troisièmes, à cause que par ce moyen elles descendent quelque peu plus bas qu’elles ne pourroient faire si elles demeuroient en quelque autre situation, comme en celle qui se voit vers F, ou vers G, ou vers H. Et le mouvement de la chaleur, qui ébranle toujours quelque peu cette superficie, aide à les arranger en cette sorte. Puis, lorsqu’il y en a ainsi en chaque fosse deux ou trois côte à côte l’une de l’autre, celles qui y viennent de plus se peuvent joindre encore à elles en même sens si elles s’y trouvent aucunement disposées ; mais s’il arrive qu’elles penchent davantage vers

  1. Figure 4.
  2. Figure 5.