Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/284

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Il est vrai que l’eau étant chaude, sa réfraction est tant soit peu moindre que lorsqu’elle est froide, ce qui peut changer quelque chose en ce calcul : toutefois cela, ne sauroit augmenter le demi-diamètre de l’arc-en-ciel intérieur que d’un ou deux degrés tout au plus, et lors celui de l’extérieur sera de presque deux fois autant plus petit. Ce qui est digne d’être remarqué, pourceque par là on peut démontrer que la réfraction de l’eau ne peut être guère moindre ni plus grande que je la suppose ; car pour peu qu’elle fût plus grande, elle rendroit le demi-diamètre de l’arc-en-ciel intérieur moindre que 41 degrés, au lieu que par la créance commune on lui en donne 45 ; et si on la suppose assez petite pour faire qu’il soit véritablement de 45, ou trouvera que celui de l’extérieur ne sera aussi guère plus de 45, au lieu qu’il paroît à l’œil beaucoup plus grand que celui de l’intérieur. Et Maurolycus, qui est je crois le premier qui a déterminé l’un de 45 degrés, détermine l’autre d’environ 56 ; ce qui montre le peu de foi qu’on doit ajouter aux observations qui ne sont pas accompagnées de la vraie raison. Au reste, je n’ai pas eu peine à connoître pourquoi le rouge est en dehors en l’arc-en-ciel intérieur, ni pourquoi il est en dedans en l’extérieur ; car la même cause pour laquelle c’est vers F[1] plutôt que vers H qu’il paroît

  1. Figure 20.