Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/298

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ou bien qu’il y ait quelque chose d’opaque entre E et P, ou même à côté en quelque lieu, pourvu qu’il s’y étende circulairement ; ou enfin que les humeurs ou les peaux de l’œil aient en quelque façon changé de tempérament ou de figure ; car il est fort commun à ceux qui ont mal aux yeux de voir de telles couronnes, et elles ne paroissent pas semblables à tous. Seulement faut-il remarquer que leur partie extérieure, comme A et C, est ordinairement rouge, tout au contraire de celles qu’on voit autour des astres, dont la raison vous sera claire, si vous considérez qu’en la production de leurs couleurs, c’est l’humeur cristalline PNM qui tient lieu du prisme de cristal dont il a tantôt été parlé, et le fond de l’œil FGf qui tient lieu du linge blanc qui étoit derrière, Mais vous douterez peut-être pourquoi, puisque l’humeur cristalline a ce pouvoir, elle ne colore pas en même façon tous les objets que nous voyons ? si ce n’est que vous considériez que les rayons qui viennent, de chaque point de ces objets vers chaque point du fond de l’œil, passant les uns par celui de ses côtés qui est marqué N, et les autres par celui qui est marqué S, ont des actions toutes contraires et qui se détruisent les unes les autres, au moins en ce qui regarde la production des couleurs ; au lieu qu’ici les rayons qui vont vers FGf ne passent que par N. Et tout ceci se