Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/33

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dont on l’a poussée, ou pour diverses autres raisons ; car, enfin, j’ose dire que les trois comparaisons dont je viens de me servir sont si propres, que toutes les particularités qui s’y peuvent remarquer se rapportent à quelques autres qui se trouvent toutes semblables en la lumière ; mais je n’ai tâché que d’expliquer celles qui faisoient le plus à mon sujet, et je ne vous veux plus faire ici considérer autre chose, sinon que les superficies des corps transparents qui sont courbées détournent les rayons qui passent par chacun de leurs points, en même sorte que feroient les superficies plates qu’on peut imaginer toucher ces corps aux mêmes points : comme, par exemple, la réfraction des rayons AB[1], AC, AD, qui, venant du flambeau A, tombent sur la superficie courbe de la boule de cristal BCD, doit être considérée en même sorte que si AB tombait sur la superficie plate EBF, et AC sur GCH, et AD sur IDK, et ainsi des autres ; d’où vous voyez que ces rayons se peuvent assembler ou écarter diversement, selon qu’ils tombent sur des superficies qui sont courbées diversement.


Et il est temps que je commence à vous décrire quelle est la structure de l’œil, afin de vous pouvoir faire entendre comment les rayons qui entrent dedans s’y disposent pour causer le sentiment de la vue.

  1. Figure 12.