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lettres.

à CD en longueur et épaisseur, mais taillées diversement, pour ébaucher et achever la ligne nécessaire. Je trouve très difficile de les pouvoir faire tellement semblables qu’elles puissent convenir l’une à la place de l’autre, pour les attacher à l’axe AB sans prendre une nouvelle inclination ; si l’on ne trouve moyen de le pouvoir faire, et de rectifier ce qui pourroît l’empêcher, et même par la friction qui se fait de ces choses, où le dur frotte contre le moins dur, il se fait voie entre deux par la limaille qui en sort, ce qui empêche que l’inclination requise se puisse conserver, si l’on n’approche sans cesse ces choses l’une contre l’autre, à proportion de la résistance du fort contre le foible.

D’ailleurs, au lieu des petites limes d’acier qu’il faut appliquer au point L de la pièce CD, il est nécessaire d’y appliquer des pierres à aiguiser, pour donner le dernier tranchant aux lames nm ; or ces pierres doivent être douces, et partant elles diminuent facilement, et s’usent à l’ouvrage, en rencontrant des choses plus dures qu’elles, comme sont ces lames nm ; car, bien que ces lames doivent être trempées après avoir reçu leur première figure par ces petites limes, elles ne sont pas néanmoins en état de couper ; car, après la trempe, le feu ayant émoussé le vif-arête du tranchant, il est nécessaire de leur en donner un nouveau par le moyen des pierres à aiguiser.