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lettres.

Je vous supplie, monsieur, de me donner votre avis sur ce qui se peut faire pour rectifier les inconvénients que j’appréhende en ces applications.

Après, vous souhaiteriez que l’on choisît quelque matière douce qui fût propre à manger et polir le verre, comme sont certaines pierres semblables à de l’ardoise, dont on se sert à faire un tranchant fort délicat, et vous voudriez qu’on en fît la roue q, comme les roues des émouleurs de couteaux, et que, appliquant contre une ou plusieurs lames d’acier semblables à nm, on lui donnât tout autour exactement, selon son épaisseur, la figure de la ligne Pno, en tournant la roue q sur son centre, comme il est marqué dans vos deux figures qui les font voir de deux divers sens ; et cette roue ainsi taillée, vous voudriez qu’on appliquât contre, le verre R mis sur le tour ordinaire S, et qu’il tournât sur son centre, pendant qu’en même temps la roue q tourneroit aussi sur le sien ; et cela étant, cette roue caveroit le verre selon la ligne Pno très exactement, par le moyen de ces deux mouvements différents, et mangeroit le centre du verre aussi bien que les extrémités.

Et afin que cette roue, qui doit être de matière douce, pût conserver son exacte figure, vous voudriez aussi qu’en même temps qu’elle tourneroit pour tailler le verre, la lame nm (une ou plusieurs) demeurât toujours ferme contre elle, pour l’entre-