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parties de la matière subtile, pressant les bords de ces ovales en l’endroit où elles sont le plus étroites, feront effort pour leur rendre leur première figure, etc. Vous avez fort bien pris mon sens en ce que j’avois écrit de l’étendue des superficies, à savoir que l’air résiste plus à la même quantité de, matière, selon qu’elle est plus ou moins étendue en ses superficies ; car je ne considère aucune inertie absolute loquendo, ou selon la nature de la chose, mais seulement ayant égard aux corps circonjacents. Ainsi lorsque je dis que plus un corps est grand, mieux il peut transférer son mouvement aux autres corps et peut moins être mû par eux, ma raison est qu’il les pousse tout entiers vers un même côté, au lieu que les petits corps qui l’environnent ne peuvent jamais si bien s’accorder tous ensemble à le pousser tout au même instant en même sens ; et le poussant l’un une de ses parties d’une façon, l’autre une autre partie d’une autre façon, ils ne le font pas tant mouvoir. Je vous prie de me continuer l’honneur de vos bonnes grâces, et de me croire, etc.