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lettres.
AU R. P. MERSENNE.
(Lettre 112 du tome II.)
Amsterdam, le 8 octobre 1629[1].

Mon révérend père,

Je ne pense pas avoir été si incivil que de vous prier de ne me proposer aucunes questions, car c’est trop d’honneur que vous me faites lorsqu’il vous plaît d’en prendre la peine, et j’apprends plus par ce moyen que par aucune autre sorte d’étude ; mais bien sans doute vous aurai-je supplié de ne trouver pas mauvais si je ne m’efforce pas d’y répondre si précisément que je tâcherois de faire si je n’étois tout-à-fait occupé en d’autres pensées ; car je n’ai point l’esprit assez fort pour l’employer en même temps à plusieurs choses différentes ; et comme je ne trouve jamais rien que par une longue traînée de diverses considérations, il faut que je me donne tout à une matière lorsque j’en veux examiner quelque partie, ce que j’ai éprouvé

  1. « J’ai la lettre manuscrite. » — Cette lettre est remplie de corrections et d’additions. J’ai négligé presque toutes les corrections, comme ne paroissant pas avoir été faites sur l’original, et ne tombant que sur le style. L’original étoit probablement en latin.