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lettres.

sage de l’unisson à la tierce mineure, je ne trouve que des conjectures à y répondre, et doute presque en cela si les praticiens ont raison ; seulement puis-je dire que lorsqu’on, va de l’unisson à la tierce, ce n’est pas pour finir, mais pour surprendre l’oreille au milieu d’un chant, à quoi la variété est principalement requise. Or cette variété se remarque principalement en deux choses : 1° lorsque les deux parties vont par des mouvements contraires, ce qui n’est point ici, car elles montent ou descendent toutes deux ; 2° lorsqu’elles procèdent par des mouvements inégaux ; ce qui est fort sensible au premier, car une partie montant d’une quinte, et l’autre d’une tierce, on remarque grande différence en ce que le dessus, qui a accoutumé d’aller par degrés conjoints, fait tout d’un coup un si grand saut, et au contraire la basse montant d’une tierce ne va qu’à son ordinaire ; mais au dernier il semble que les deux parties descendent également, car l’intervalle d’une quinte à la basse n’est guère plus sensible que celui d’une tierce au supérius ; ainsi il n’y a pas grande variété en ce passage, ce qui le rend triste et déplaisant. De plus, lorsque le dessus monte, il réveille bien plus l’attention que lorsqu’il descend. C’est tout ce qui me vient sous la plume.

Pour l’autre question, il y faudroit penser, car il y a plusieurs forces différentes à considérer. Pre-