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mièrement si le poids étoit dans un espace vide où l’air ne fît aucun empêchement, et qu’on supposât qu’il ne lui fallût que la moitié d’autant de temps pour faire le même chemin lorsqu’il est poussé par une force deux fois plus grande ; j’ai autrefois démontré qu’il suivoit cette proportion. Si la corde est longue d’un pied, et qu’il faille au poids un moment pour passer depuis C jusqu’à B, la corde étant longue de deux pieds, il lui faudra 4/3 de moment seulement ; si la corde est de quatre pieds, 16/9 de moment ; si de huit pieds, 64/27 ; si de seize pieds, 256/81, et ainsi à l’infini. Je ne vous dis pas pour cela combien la corde doit être longue pour répondre à deux moments, car elle ne se peut expliquer par nombre, au moins que je crois ; mais vous voyez, à proportion des autres, qu’elle devroit être plus de cinq fois plus longue, et ce qu’elle a de moins vient de l’empêchement de l’air, auquel il faut estimer deux choses différentes, savoir, combien il empêche au commencement, et combien lorsqu’il est déjà commencé à émouvoir ; ce qu’il faut encore comparer à l’augmentation de la vitesse du mouvement, ce qui est très difficile en un mouvement circulaire comme celui-ci ; il ne le seroit pas du tout tant, si vous supposiez que le poids descendît tout droit de haut en bas.

Quant aux vibrations qui se font de C vers D, elles seroient toujours les mêmes si l’air n’y appor-