Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome XI.djvu/294

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sont de la même nature, et consistent seulement dans la composition des choses qui sont connues par elles-mêmes : c’est une vérité à laquelle peu font attention. Mais, prévenus de l’opinion con­traire, les plus présomptueux se permettent de don­ner leurs conjectures comme des démonstrations réelles ; et dans des choses qu’ils ignorent complè­tement ils se flattent de voir comme à travers un nuage des vérités cachées, ils ne craignent pas de les mettre en avant, et enveloppent leurs concep­tions de certaines paroles, qui leur servent à dis­courir longtemps et à parler de suite, mais que dans le fait ni eux ni leurs auditeurs ne compren­nent. Les plus modestes s’abstiennent d’examiner beaucoup de choses quelquefois très faciles et très importantes pour la vie, parcequ’ils se croient in­capables d’y atteindre ; et comme ils pensent qu’elles peuvent être comprises par d’autres hommes doués de plus de génie, ils embrassent le sentiment de ceux dans l’autorité desquels ils ont le plus de confiance.

Nous disons, en huitième lieu, que l’on ne peut déduire que les choses des paroles, la cause de l’effet, l’effet de la cause, le même du même, ou bien les parties ou même le tout des parties[1].....

Au reste, pour que personne ne se trompe sur l’enchaînement de nos préceptes, nous divisons

  1. Il y a ici une lacune.