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PREMIÈRES PENSÉES

SUR LA

GÉNÉRATION DES ANIMAUX.

Séparateur

Il y a deux sortes de générations ; celle qui a lieu sans semence ni matrice, et celle qui est produite par la semence.

Nous examinerons, 1o les propriétés communes à tous les animaux, par exemple la mobilité spontanée, la nutrition, etc. ; 2o celles qui sont communes à presque tous, comme la vue, l’ouïe, etc., en recherchant pourquoi elles n’appartiennent pas à tous ; 3o les propriétés subalternes qui appartiennent à toute une espèce, par exemple celles qui font que les uns sont bipèdes, les autres quadrupèdes ; que ceux-ci ont des nageoires, et que ceux-là sont multipèdes, etc. ; 4o enfin, nous parcourrons les espèces inférieures.

Tout animal qui naît sans matrice suppose seulement cette condition, que deux sujets peu éloignés l’un de l’autre soient excités de diverses manières par un même degré de chaleur qui dégage de l’un des parties subtiles, que j’appellerai esprits