A cette époque on voit maître Guillaume fréquenter chez le prieur de Saint-Martin-des-Champs, maître Jacques Séguin[1], qui, malgré la difficulté des temps, réunissait souvent à sa table plusieurs ecclésiastiques de marque et quelques procureurs et avocats au Parlement. Et tout d’abord maître Jehan Turquan, lieutenant-criminel du prévôt de Paris, celui-là, peut-être, que Villon désigne sous le nom de Tusca, dans le Testament[2]. Jacques Séguin, selon l’usage, tenait registre de ses dépenses de bouche et mentionnait les convives réunis à sa table où figurent quelquefois deux femmes, Jehanne Davy et la Regnaulde[3] ; c’est dire que notre prieur, comme le gras chanoine du Testament[4], n’était pas fort rigide sur la question des convenances ; et une excommunication fulminée contre lui par l’abbé de Cluny vient à l’appui de cette imputation[5]. Il est à remarquer toutefois, que, dans ces agapes peu édi-
- ↑ « Et disna avec mondit Seigneur maistre Guillaume de Villon, demourant ou cloistre saint Benoist. » Arch. nat. LL 1383, fol. 108 (samedi, xje jour dudit mois d’octobre 1438). « Et y disna maistre Michiel Piedefer, maistre Jehan Turquant, maistre Guillaume de Villon, et ung ou deux autres. » Ibid., fol. 117 (samedi, 22 novembre 1438). — Sur la misère affreuse qui régnait à Paris en cette année 1438, cf. le Journal d’un bourgeois de Paris, p. 338 et suiv., et les notes d’Alexandre Tuetey.
- ↑ Test., 1194.
- ↑ Siméon Luce, Les menus du prieur de Saint-Martin-des-Champs, dans les Mémoires de la Société de l’Hist. de Paris et de l’Ile-de-France, t. IX (1882), p. 232, n. 3.
- ↑ Test., 1473 et suiv.
- ↑ « Et quia procurator generalis nostri Ordinis exposuit quod prefatus frater Jacobus Seguin, tanquam sue salutis immemor, plures et multas rebelliones et inobediencias quamplurimas [manque]… maleque vite, perjurio et simonia, aliisque pluribus criminibus irretitus et diffamatus…… » Nouv. acq. lat. 2277, fol. 7 (an. 1452). (Pièce en très mauvais état, détruite en partie sur les marges extérieures.)