Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/41

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NOTICE BIOGRAPHiaUE 2)

on l'ignore; mais il est certain que ce ne fut pas, comme on l'a cru, à Bourg-la-Reine,à peine distant de deux lieues de Paris et sous la juridiction des sergents du Châtelet. Il y a toute raison de penser que le premier soin de Villon, fut au contraire, de s'éloigner le plus possible de cette der- nière ville, et qu'il se dirigea vers l'Anjou, en faisant sans doute, pour vivre, tous les métiers qui s'offraient à lui, sur

« secretain » revint soudain à sa maison où il trouva le galant qu'il « courrouça » d'importance, si bien que ce dernier ne tarda pas à aller « de vie a trépas. » « Et s'en alla audit secretain lequel il trouva musse, comme dit est, en son hostel et en l'appellant ribault ! putenier ! luy donna plusieurs coups dudit chambalon (ou courge a porter eaue) tant sur la teste et sur les bras que sur les jambes ; et après ledit secretain luy rcquist confession; a quov ledit suppliant luy respondit ces parolles ou semblables : « Tu es assez confessé, tu as aujourduy chanté messe ! » Et quant il l'eut ainsi batu, non pensant l'avoir batu a mort, iceluy secretain luy requist qu'il luy voulsist donner a boire ; et lors ledit sup- pliant voyant a son semblant estre bien vengé dudit secretain, le redressa en séant contre des jarbes de blé qui estoit en sondit hostel, et inconti- nent luy ala quérir a boire en cuidant qu'il ne deust mourir; mais incontinent qu'il eut beu, il trépassa... » Donné a Chinon ou mois d'aoust l'an de grâce mil cccc cinquante neuf. » Arch. nat. JJ. i88, fol. 75 vo. — Le troisième exemple est emprunté à la « septième repeuc franche faicte auprès de Montfaucon ». Alors que les rufiens et leurs dignes compagnes s'apprêtent à festoyer et à faire bombance avec les provisions volées, les écoliers se travestissent en diables, saisissant en main « l'ung, ung croc, l'autre une massue », et tombent à l'improviste sur la bande des galants en criant : à mort ! à mort ! et en proférant d'autres imprécations terribles.

L'ung des gallans, pour abbreger, Respondit : « Ma vie est finee ! En enfer me faut héberger. Vecy ma dernière journée ; Or suis je bien ame dampnee ! Nostre péché nous a attains. Car nous yrons, sans demouree, En enfer avec ces putains ! »

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