Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/57

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NOTICE BIOGRAPHIQUE 4I

Toutefois, pour assurer à la grâce sa pleine efficacité, il fallait que ces lettres de rémission fussent entérinées; de plus, elles devaient être présentées par l'intéressé en per- sonne et non par procureur '. Telle était la loi, mais il pou- vait y avoir des tempéraments dans la pratique. La forma- lité de l'entérinement, grâce à ses amis et à son protecteur Guillaume de Villon, semble avoir dû s'accomplir sans difficulté.

Villon, rentré à Paris, reprit sa petite chambre à l'hôtel de la Porte-Rouge ; mais reprit-il le cours de ses études où chercha-t-il à gagner quelque argent dans des travaux hon- nêtes que ses relations ou celles de son protecteur pouvaient lui procurer ? on n'en sait rien : d'ailleurs, à ce moment, il avait l'esprit troublé par un amour malheureux pour cette Catherine deVauselles qui lui était « félonne et dure ^ », amour qui semble l'avoir complètement absorbé. Aussi, est-il beaucoup plus probable qu'il fuyait !'« escolle » et

tant fait. Et en souvenir de ces choses, se il vous plaist venir ung peu a la fenestre, Madame, vous verrez une petite haquenée que je vous pré- sente en vous suppliant que vous la prenez en gré. Car, a petit mercier, petit panier. » (Nouv. acq. fr. 10057, f°l- 43 v"- — C'était là, d'ailleurs, une locution proverbiale. Cf. Charles d'Orléans, édit. Champollion, chan- son XCII, p. 245). Ou bien les lettres de rémission en question con- cernent effectivement Villon ; le vers : Moy, poire iiiercerot de Renés, serait alors une allusion intentionnellement obscure n'ayant de sens exact que pour les initiés, et rédigé de telle sorte, avec sa prudence habituelle que — sous le voile de l'équivoque, — il ait cru pouvoir glisser cet aveu, sans danger pour lui, car il n'était pas homme à s'y exposer par simple bravade.

1. « Item, qui veut entériner remission, il faut qu'il la présente en personne et non mie par procureur. Item, qu'en nulles lettres on ne met point le jour qu'elles sont données, que l'on fait en autres lettres, mais seulement on met le mois et dit on : donné tel mois... » Fr. 6022, fol. 105 (formulaire de lettres).

2. Lais, 34.

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